Source est un nouveau restaurant gastronomique en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés, avec à sa tête le chef Jules Recoquillon. 

L’endroit est intimiste (à peine 18 places), chic et sobre dans des tons marine et blanc. 

Nous sommes accueillis par la sommelière Agnès Kissoondoyal, qui nous présente la carte du dîner avec deux menus, un en cinq temps à 80 Euros et l’autre en sept temps à 100 Euros. 

La cuisine de Jules Recoquillon est de saison avec des produits bien sourcés, le dîner démarre par deux mises en bouches croustillantes et légèrement iodées. 

En entrée, le Bao qui nous a été servi nous a laissés perplexes : nous n’avons pas trop compris le concept de ce plat ni apprécié sa saveur. 

Côté plats, le lieu jaune et le filet de cannettes relèvent heureusement le niveau de l’entrée, en particulier le filet de cannettes cuit au Binchotan, sans doute pour nous le meilleur plat du menu. 

Le fromage est une réussite dans sa conception, à la fois savoureux, léger et original (il nous a rappelé un plat de fromage jadis goûté chez Pierre Gagnaire). 

Le dessert, quant à lui (roquette à la figue et sorbet de figue) est étrangement fade. 

Une carte de vins chère et conventionnelle. 

Le service par Agnès Kissoondoyal est avenant, professionnel et de bon conseil pour les vins. 

Notre expérience chez Source ne nous a pas séduit. Nous en sommes ressortis avec un léger sentiment d’indifférence. La cuisine gastronomique française pratiquée chez Source n’est pas celle que nous aimons, elle manque de folie, d’enthousiasme et d’innovation.

Source

17,rue Grégoire de Tours

75006 Paris

Tél: 01 70 69 42 57

www.sourcerestaurant.fr

Sharmaji, la nouvelle table indienne de Manoj Sharma située au 16 rue Frémicourt à Paris (15e), s’ajoute à celle de Jugaad dans le quartier du Marais. 

Une nouvelle adresse qui se veut authentique et savoureuse, Sharmaji n’a pas de mal à se faire remarquer et à se démarquer des autres restaurants indiens car, contrairement à Londres, à Paris les bons restaurants indiens se comptent sur les doigts d’une main. 

Chez Sharmaji (qui signifie Monsieur Shamar en indien) les mets et les cocktails sont savoureux et délicieux. Notre entrée à partager, le King Calamar, est bien relevé et plutôt bon même si les calamars ont été un peu trop cuits à notre goût. En plat, le poulpe fumé Masala Khichdi et sauce Xacuti et le curry du chef sont parfaitement cuisinés, légèrement épicés comme il faut et les sauces ajoutent l’onctuosité qui va bien. Quant au plat phare du chef, le Tandoori Boti, le poulet a été cuit au four à la perfection et servi avec une sauce au coriandre légèrement relevée. 

Malheureusement, le dessert que nous avons goûté (sorte de crème brulée à la noix de coco) manquait de finesse et d’onctuosité. 

En revanche les mocktails sont excellents et préparés avec art. La carte des vins est courte mais pertinente. 

Le service est bilingue, notre serveuse coréenne étant plus à l’aise avec la langue de Shakespeare que celle de Molière. 

Shamarji est un endroit vivant et coloré, qui déborde en terrasse sur le trottoir lorsque la météo le permet. La cuisine est bonne et les cocktails excellents. Néanmoins l’addition est, elle aussi, légèrement épicée et pas à la portée de toutes les bourses. L’autre bémol étant le fond musical, inutile et trop fort.

Sharmaji

16, rue Frémicourt

75015 Paris

Tél : 09 780 52 78

www.sharmaji.fr

Bourrache est la nouvelle cave à manger qu’Indra Carillo (talentueux chef de La Condesa) a recréée en lieu et place de son ancien restaurant, au 17 rue Rodier à Paris (9e). Le lieu a été imaginé par l’architecte d’intérieur Camille Flammarion. 

Indra Cariilo se lance dans le concept à la mode actuellement : les assiettes à partager, tarifées entre 8€ et 18€, avec des plats qui mélangent végétal et produits de la mer. Au total, une dizaine de plats influencés par les origines et les voyages du chef. 

L’autre attraction c’est la cave à vins dirigée par son ami et complice, Daniel Henderson. Il a sélectionné 200 références, la plupart en bio organiques, bio dynamiques et naturels. 

Les convives ont le choix entre un vin de vigneronne, un cidre hors du commun ou même une boisson non alcoolisée. Pour notre dégustation à l’occasion de l’inauguration du lieu le 25 septembre dernier, Daniel Henderson nous a servi une superbe bouteille de Bianco friazzante Bonissima du domaine de Montesissa Emilio et un excellent muscadet de chez François Ménard, le Contre-Courant. 

Les plats à partager que nous avons pu goûter étaient conçus et cuisinés avec goût, les saveurs sont distinguées et relevées par épices et condiments tel le Gibanica, snacké à l'oseille avec son coulis de cresson et raifort, l’Agua Chile de lieu jaune et son concombre mariné fortement poivré, ou encore son Arancini homard, mayonnaise relevée. 

Bourrache est une belle adresse à découvrir entre amis ou en famille. Le lieu n’est pas très grand et facilement privatisable pour des soirées privées ou des grandes tablées.

Bourrache

17, rue Rodier

75009 Paris

Tél : 09 78 80 95 23

https://bourrache-paris.com

Wakaze Paris est la toute première brasserie de saké française d’origine japonaise fondée en 2016 par Takuma INAGAWA et Shoya IMAI et ils ont pour ambition de révolutionner le saké en France et à travers le monde. 

Pour en arriver là, ils ont eu l’idée géniale d’ouvrir un « izakaya » parisien au milieu des attrape-touristes du quartier Saint-Michel où ils proposent aux convives de déguster leurs sakés accompagnés d’otsumamis (équivalent japonais des tapas) et de hors-d’œuvre, petites bouchées subtilement préparées avec du saké fermenté. Ainsi, sur la carte on trouve notamment un très bon poulet karaage (mariné avec de la sauce soja), du tofu fermenté, un excellent thon mariné au sésame et à la pâte miso, un maki aux légumes marinés à l'amazaké ou encore un gourmand mochi à la lie de saké. 

La majorité de leurs sakés sont non pasteurisés, fabriqués à partir de riz de Camargue polis à 80% en général. Certains sakés sont servis en pression. 

Pour notre dîner nous avons choisi le menu Wakaze (65 Euros) qui est accompagné par quatre sakés différents. Notre premier Saké est à base de houblon de riz ce qui lui donne un ton trouble comme une bouillie. Le deuxième est un saké au yuzu pour accompagner notre poulet karaage, un parfait accord pour ce plat. Pour accompagner notre plat Maguro Don, thon mariné aux moutardes japonais et français, un Nigori Saké au goût très pur où on sent que le riz est poli à 75% et pour le dessert, on a pris l’Ichigo Daifuku Mochi, un gâteau de riz fourré à la pâte de haricots blancs sucrée avec une fraise au cœur, le tout accompagné par un Umeshu au goût de liqueur de prunes. 

La carte des sakés est à la fois riche et originale comme le saké Rose d’Ispahan en hommage au macaron Rose d’Ispahan de Pierre Hermé. 

Le service est cent pour cent féminin, souriant, professionnel et instructif. 

Wakaze Paris est un lieu sympathique et original, parfait pour une soirée entre copains ou en couple.

Wakaze Paris

31, rue de la Parcheminerie

75005, Paris

www.wakaze-sake.com

Godaille, dérivé du néerlandais goed ale, est synonyme de «fête joyeuse et arrosée» dans la région Champagne Ardennes. C’est aussi la nouvelle table parisienne de l’équipe Pure Vin qui réunit ici le chef Mickaël Bui et le sommelier Derick Fortes Rocha, tous deux formés chez Tommy & Co et Septime. 

La décoration est originale : tons et bois clairs, chaises vintage, luminaires blancs et or, et surtout des unes de journaux satiriques comme Le Grelot accrochées au mur pour donner le ton. Chez Godaille, on est sérieux sans se prendre au sérieux. La cuisine de Mickaël Bui est colorée, clairement influencée par ses origines vietnamiennes. Les assiettes sont dressées et cuisinées avec une grande maîtrise. Les saveurs sont équilibrées et les ingrédients sont bien sourcés. 

La carte propose six entrées, quatre plats et trois desserts. Pour notre déjeuner du samedi 22 juillet, nous choisissons en entrées d’un côté le poireau brûlé, en tronçon et en crème, croûtons et gel poire williams, savoureux et parfaitement dosé, et de l’autre les palourdes, coco-curry vert et herbes thaï, un plat délicieux, extrêmement parfumé, une « tuerie » comme disent certains foodies. 

En plats, nous optons pour les gnocchis frits, crème de taleggio et chips spianata piccante et le poulpe, harissa douce, crème d’ail et caponata. Les deux sont relevés avec une sauce impeccable et une cuisson au cordeau. 

La carte des vins est excellente avec des références très originales et des flacons naturels et biologiques. 

Le service en salle par Zoé est sympathique et souriant. Petit bémol : l’attente entre les plats un peu longue. A sa décharge, le chef est seul en cuisine et la carte vient de changer. Il faut un peu de temps pour la maîtriser, et probablement un sous-chef pour épauler Mickaël Bui. 

L’adresse est clairement en rodage. Nous espérons que l’équipe de Godaille saura corriger les petites imperfections, comme les odeurs de cuisine qui débordent de façon très prononcée dans la salle ou la lenteur du service. Il serait dommage que ces détails viennent gâcher cette belle table et cette cuisine délicieuse.

Godaille

9, rue Antoine Vollon

75012 Paris

Tél: 01 45 85 30 65

www.restaurantgodaille.fr